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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 12:58

Un type apprécié par les autres. Apprécié par sa femme. Wendy. L’explication. Elle l’appréciait plus qu’elle ne voulait l’admettre. Elle s’acharnait. Elle allait voir tous les détectives privés de la terre. Elle se faisait rembourser s’ils ne trouvaient rien. Elle vivait avec un autre type. Le parfait amour. Pourtant. Elle demandait à d’autres détectives de s’occuper des recherches. Elle appelait tous les soirs.

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 12:55

Assaillie par des interrogations existentielles, à coups de lame de rasoir, Emma se mutilait. Emma cisaillait sa peau au niveau de l’aine, technique pour dissimuler à son gynéco les blessures qu’elle s’affligeait. La douleur s’installait, parfois pour une semaine, revigorante. Mais, la tension n’étant pas assez forte, son corps ne souffrant pas assez, souffrir signifie plus de brutalité, aspirée par la spirale des scarifications, Emma se retrouvait dans une impasse.

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 12:52

Observant, hagards dans les couloirs, les uns assurer la relève des autres, un sursaut de moralité me retient dans mon bureau.

Ce qui pourrait aider ?

Ce qui pourrait aider à me mouvoir, c’est établir combien de personnes je vais sauver en mettant mon meurtrier derrière les barreaux.

Oui, combien de personnes.

Peut-on l’évaluer scientifiquement ?

Puis-je appeler les experts ?

Allo, passez-moi l’expert en prévisions criminelles. Oui, bonjour monsieur, vous êtes devant votre ordinateur, je vous donne les données à saisir. L’âge de la criminelle potentielle. Son revenu. Ses gouts… alors, combien ? Ça tourne, il faut laisser le temps à la machine de calculer. Quinze ! Combien vous me dites ? Quinze, si j’arrête mon meurtrier. Je vais sauver quinze personnes. Quinze innocents. Si j’arrête mon meurtrier. Vous assurez que je vais sauver quinze vies, merci monsieur l’expert.

Hélas, je n’ai pas cette certitude.

Je n’ai qu’une intuition.

Je ne saurai dire si c’est mieux.

Une intuition que je réussis pour l’instant à partager avec mon chez, que je n’arriverais pas à faire comprendre à son successeur, car successeur il y aura. D’après les rumeurs.

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 12:50

J’ai une théorie.

J’étais celui que je pensais que vous rêviez que je rêvais que vous soyez. Vous savez, comme dans l’espionnage, s’ils savent que nous savons qu’ils savent que nous savons, alors nous allons nous conduire comme s’ils savaient que nous savions qu’ils savent que nous savons.

Bah, là, c’est pareil.

À vos yeux, j’étais un héros, dans votre fors intérieur, vous saviez que ce n’était pas suffisant, vous saviez que je rêvais que vous m’imaginiez autrement, et vous tentiez de vous l’imaginez, et cela a donné ça, ce flic qui a des rendez-vous sur des parkings d’hypermarché avec des avocats toxicomanes.

C’est du moins ce que je pense que vous avez imaginé.

Pourquoi croire que je préfère les anti-héros ?

C’est dément…

Si je prends des risques insensés, c’est pour vous plaire.

 

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 12:46

Moi aussi je vais écrire un livre, un roman, j’en ai jeté les bases, j’ai fini le premier chapitre, et le dernier, c’est important de maîtriser son dénouement, c’est l’essence du roman le dénouement, j’attends de prendre une année sabbatique, je mets de l’argent de côté pour m’en sortir, j’espère que je n’aurai pas de coups durs, ouais, de gros coups durs, ça arrive, des procès surtout, mon dernier procès m’a coûté 10000 euros, autant dire que mes économies se sont volatilisées, j’ai remonté la pente, je vais aller sur une île, je me vois bien sur une île…  !

Je pourrais écrire des poèmes, un recueil de poèmes, plus facile d’écrire des poèmes, disons que je me lève, je prends mon stylo, je m’assois, et j’écris, j’écris un poème, un poème sur ce que j’ai vu aux infos le soir avant de me coucher, un poème sur les années que nous avons gâchées ensemble, un poème sur le temps, sur l’incroyable immobilité du temps, chaque matin un poème, un an de poèmes, et au final, ça fait un livre.

J’aimerai mieux écrire un roman.

Il ne faut pas que je m’égare.

Les idées pour mon roman ne doivent pas se perdre.

Je veux dire, ce n’est pas venu un bon matin, je veux dire les idées n’ont pas jailli de mon cerveau, il a fallu que je bosse, je veux dire qu’après avoir une idée mon idée, j’ai mis des années à pondre un truc correct, une histoire qui tient la route, un truc proche de la réalité.

J’ai acheté des bouquins.

Beaucoup lire. Dans mon ile ou ailleurs. Beaucoup lire. Comprendre comment on fait. Car moi aussi je vais écrire un roman.

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 12:39

Claudine dans le taxi s’est mise à pleurer.

Debbie pose une question. Plus rien ne sert d’attendre.

Une demi-heure sans parler. Une demi-heure à l’attendre. Elle n’a pas ouvert la bouche depuis une demi-heure. Elle s’est laissée bercer par le flux enthousiaste de Claudine. La voix de Claudine débitait, débitait, débitait… cette fille est passionnante, cette fille est impressionnante, cette fille est un diamant.

Debbie pose sa question. Quand cela sera-t-il prêt ?

Claudine entend la question, les mots sonnent comme un tocsin, la récréation est finie, revenons aux choses sérieuses. Elle ne doit pas se formaliser, Debbie l’écoutait mais elle réagit en professionnelle.

– Dans deux mois, sans problème, peut-être même un peu avant.

Debbie a ce mouvement d’abandon.

Claudine comprend toute la vacuité de sa phrase. Heureusement, elle se sent en verve. Elle sort une clé USB de sa poche. Dans cette clé, il y a déjà les trois quarts des preuves, les trois quarts est une vision minimale, c’est dans le cas où des nouveaux éléments essentiels viendraient s’ajouter à ceux que je connais, des éléments incontournables.

Debbie se pince la bouche. Son plan ne marche pas totalement. Elle voulait coincée Wendy via Claudine dès aujourd’hui mais il semble que Claudine fasse de la résistance bien involontairement.

Elle-même ferait tout pour que l’échéance n’arrive pas. Elle aussi admire Wendy Miller. Elle aussi la comprend.

Mais.

Il y a la loi.

La loi commande de stopper l’action de Wendy Miller. Et dans cette perspective, Claudine lui serait utile.

Debbie prend la clé que Claudine lui tend. Avec elle je vais pouvoir agir. Mettre fin aux exactions de Wendy rapidement.

Debbie ferme les yeux.

Demain Wendy ne terrorise plus les hommes fragiles.

Si ça marche, elle croit qu’elle en voudra à Claudine. Si ça marche, elle risque d’être cruelle avec elle.

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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 10:29

J’ai un principe. Je fais du sport. Beaucoup de sport.

À l’obsession.

Sylvain Marchand dit ça en rigolant.

Il le dit en rigolant parce qu’il voit que les autres s’inquiètent.

C’est le comble. Il est celui qui pense à son corps, celui qui a raison, les autres s’inquiètent.

Du sport pour garder la forme. Du sport pour maigrir. Du sport pour se défoncer. Du sport depuis que je suis jeune. Du sport parce que mon père m’a enseigné cette manière d’être, de se comporter, et cela reste le seul lien, dans toute une vie (aujourd’hui il est mort) que j’ai pu établir avec lui.

Le lien qu’il se sent capable de transmettre à ses enfants.

– Je fais du sport pour déstresser… pourtant je n’ai pas une vie stressante… on ne peut pas dire que j’ai une vie stressante… je connais des gens qui ont une vie stressante.

Jusqu’à quarante ans, il a eu une prédilection pour le vélo. Aujourd’hui il court. Comme l’a lui dit un ami bien intentionné, mets-toi à la natation et engage-toi dans un triathlon ! Il s’est engagé. Il ne sera pas ridicule. Il a un bon niveau. Il a une excellente forme. Il a un embonpoint qui disparaitra avec de l’entraînement. Un régime approprié. Seulement il ne peut plus se remettre en selle. À cause de sa tendinite au genou. La douleur le prend au bout de dix kilomètres. La douleur peut persister une semaine. Il ne veut pas que cela se sache. La douleur l’handicape. On pourrait dire qu’au fil du temps cela s’est transformé en psychose.

Il a arrêté de pédaler.

Définitivement ?

Il connait le moyen pour oublier la douleur.

Il lui reste son principe.

FAUT FAIRE DU SPORT.

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 18:31

On sonne.

J’ouvre.

Gorboroskcwi.

– Muriel, je peux te parler, dit-il, en regardant par-dessus mon épaule.

Il l’emmène dans le couloir où il lui chuchote dans l’oreille. Il ne faut pas être sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre qu’il lui parle de moi.

Muriel s’offusque. Elle ne veut pas lui obéir. Gorboroskcwi navigue dans l’incohérence la plus totale.

Le pauvre.

Je dis le pauvre parce ce que ça va mal pour lui. Il dit un truc et derrière son dos on téléphone au procureur pour savoir si cela lui convient, il ordonne des choses et dans son dos, on va voir le maire pour se plaindre. Heureusement pour lui, à chaque occasion, le maire botte en touche.

Quand même, ça va mal pour lui.

– Et pour toi, tout va bien ?

Gorboroskcwi n’a pas pu retenir Muriel. Il me parle mais le cœur n’y est pas.

C’est gentil de s’inquiéter.

Eh bien, voyez-vous, je commence à avoir une vision claire des choses. De ce qui m’attend. Muriel est le messager. Dans le couloir, elle m’a dit avec un demi-sourire, c’est provisoire de toute façon, je vais chercher un boulot stable, c’est vrai que ça ne court pas les rues, mais je cherche, jusqu’à présent je n’ai trouvé qu’à l’autre bout de Lyon, on fait des études – qu’avez-vous fait comme études, Muriel, j’ai un BTS MUC  – et au final on ne trouve rien, et je l’entends protester avec véhémence contre Gorboroskcwi, qui tente de lui faire garder sa place en me dénigrant.

En quoi, Muriel t’aide-t-elle ?

Elle me rappelle par sa présence quels fléaux contre lesquels je suis sensé lutter. Elle me dit pourquoi je suis là. Pourquoi je suis à Lyon, pourquoi je lutte contre le banditisme. Trop longtemps je me suis laissé aveugler.

– Emmène-là avec toi… si tu veux.

Oui, emmène-la avec toi. Qu’importe que Muriel puisse m’aider. Je pense à Wendy Miller. Toujours la même préoccupation. Wendy se prélasse sur le divan d’une chambre d’hôtel sans le moindre souci. Elle va revenir à Lyon dans plusieurs jours, et rien ne se sera passé. Je veux dire elle agira en toute impunité.

Gorboroskcwi emmène avec toi Muriel et continue à te comporter comme si rien de grave n’existait. Je ne veux même pas discuter des différents qui naissent entre nous. Je ne veux pas envisager un échec. Au contraire, je suis le seul à me rendre compte de ce qui se passe, je suis le David Vincent de la gendarmerie. La formule peut faire rire, la formule peut prêter à confusion, mais elle détermine bien la réalité de la situation et les enjeux politiques inhérents au retour de Wendy Miller.

– Ça va ?

– Ça va, me répond Muriel, une fois débarrassée de Gorboroskcwi.

Pas la peine de perdre du temps à demander ce qu’il voulait.

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 18:11

Un mystère. Ce naufrage est un mystère. Tant de danger et rien. Pas de mort. Pas de disparu. Sauf le bateau.

Andrew Eldritch après des années de recherche a réussi a retrouvé le nom de tous les participants.

Les participants au sauvetage.

Deux choses l’ont frappé quand il a mis la main sur ces noms, l’incroyable partage de nationalité des sauveteurs et le cursus de la moitié d’entre eux, des navigateurs chevronnés ou des mécaniciens nautiques.

Il a sillonné tous les ports du monde pour retrouver leur trace afin qu’ils lui retranscrivent ce qu’il supputait depuis un long moment. Il les a poursuivi pour qu’ils lui avouent qui avait démantelé son bateau et ce qu’il était advenu des pièces séparées du bateau.

Après neuf mois de recherches infructueuses, Andrew Eldritch rencontre Ray Davies aux Pays-Bas, travaille à ses côtés, fait une chute qui le paralyse une demie année, heureusement il bénéficie du système de protection des dockers hollandais, il obtient les aveux de Ray Davies, et part à la poursuite durant un an et demi de Tomaž Hostnik, un slovène germanophone. Tomaž Hostnik trouvé, il tente d’en retrouver encore d’autres et ainsi de suite.

Andrew Eldritch annonce à chaque rencontre comment facilement chaque camarade l’a dénoncé. Il dit qu’il a abattu l’homme qu’il recherchait d’une balle dans le dos. À chaque rencontre Andrew déclenche la perplexité.

Ce n’est pas la peur qui les fait parler.

La vanité.

Ils sont satisfaits de le savoir vaincu.

Ils sont satisfaits de l’avoir vaincu ; même si pour eux, le résultat n’avait pas de grande importance.

Alors ils parlent.

Et lui ? Il se contente de consigner leur témoignage. Ils lui ont volé sa gloire. Il prétend avoir fait des enregistrements mais jusqu’à présent personne n’a pas réussi à mettre la main dessus. On dit que la sœur d’Andrew Eldritch l’a aidé, mais il n’a rien laissé chez elle.

Elle s’inquiète.

Elle a tenté de retranscrire son parcours lors des derniers six mois, mais sa trace se perd souvent entre deux foyers. Elle le soupçonne d’avoir dormi dans la rue et de s’être fait volé une partie de ses affaires, et de cumuler les preuves contre Dimitri Peterson, sa femme et leurs acolytes.

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10 novembre 2013 7 10 /11 /novembre /2013 09:29

Le colonel regarde Blandine. Le dernier instant à passer ensemble.

Elle va partir.

Il pourrait savoir avec qui. Il pourrait enquêter. Des hommes lui sont fidèles. À quoi ça sert, sinon à perdre son temps. Un autre jour elle partira.

Avant de rejoindre ses hommes aux portes du conflit, le colonel a mis dans son coffre les papiers que maitre Glorioso lui a fourni. Ils règleront leurs problèmes la bataille finie.

Le colonel a besoin d’un foyer. Le colonel a besoin d’une maison. Que de temps perdu en compagnie de Blandine.

Il combat ceux qui affirment qu’elle n’était pas pour lui. Au contraire, Blandine est une fille de caserne. Altruiste. Not avare sur l’usage de son corps. Mais lui, le colonel, il n’a plus envie de vivre au milieu des siens.

Dans deux jours nous partirons.

Une nouvelle guerre. Enfin, dirait-il. L’oisiveté n’est pas bonne pour les soldats. Il leur faut de l’action.

Merci monsieur le président.

Dire que certains prétendent que le poste pourrait convenir à une femme.

Le colonel est rétrograde. Il ne s’en cache pas. L’image de la femme qu’il aime et qu’il désire est celle que donne Blandine. On ne peut pas le lui enlever. Une belle qualité.

La belle qualité.

Le colonel entre dans le mess des officiers. Un dernier repas ensemble. Les tables sont disposées en U. Les nappes descendent jusqu’au sol. Le décor est sobre. Des chandeliers apportent la lumière nécessaire.

Le colonel regarde ses officiers et ses sous-officiers. Parmi, il y a un traitre. Comment ne pas le nommer autrement. Le traitre est à chercher parmi ceux qui restent. Ça va de soi.

Dans dix minutes, le colonel fera un speech. Pour motiver les troupes comme on dit dans le jargon. Oui, mais voilà, il veut s’adresser à celui qui se cache et qui veut lui piquer Blandine. Le colonel n’est pas dupe. Il sait que Blandine choisit. L’embarras du choix. Mais. Le colonel est de ceux qui pensent qu’entre camarades il y a des choses qui ne se font pas.

Le colonel voudrait parsemer son speech de sous-entendus qui feront mouche. Peur à celui qui a trahi. Du bien à ses hommes prêts à en découdre.

Que sera le terrain ? Du sable à l’infini. Des trous où se cacheront ces putains de négros enrubannés pour mieux leur tomber dessus. Le colonel pense au vent. Il va y avoir du vent. Des rafales qui foutent de la poussière dans les yeux, dans la culasse des fusils, dans les oreilles, dans la culasse des moteurs.

Le colonel se verrait bien éradiquer toute résistance au lance-flamme. C’est interdit. Parait-il.

Le colonel se verrait raconter deux ou trois blagues à se hommes avant de partir. Histoire de rire. De faire rire du capitaine au deuxième classe. Même le traitre.

On peut considérer tant qu’il ne passe pas à l’acte, qu’il n’est pas formellement un traitre.

On peut considérer que le discours que s’apprête à faire le colonel dans le mess des sous-officiers peut le faire réfléchir.

 

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